Réponse à La Gazette du Maire de janvier 2019

Pour ceux qui les auraient ratés, je vous renouvelle les Meilleurs Vœux du Collectif pour 2019.
Dans sa gazette, Monsieur le Maire nous souhaite "Bonté, Beauté et Vérité" pour cette année.

Puis, comme pour illustrer cette devise, il répond longuement à notre dernière note d'information. Ne nous en plaignons pas, tant de questions étant restées sans réponses.

Reprenons quelques points :

Le déséquilibre du budget est le lot de toutes les petites communes. Certes, mais par la présence de plusieurs entreprises dynamiques sur son territoire, Saint Lambert a des ressources qui font défaut à beaucoup de petites communes. Et il y a surtout ici une certaine propension à choisir des solutions particulièrement inadaptées et onéreuses :

- Réfection des allées de cimetière, patchwork hors de prix d'un entretien impossible en solution Zéro-phyto (une réalisation sans doute à ranger dans le rayon "Beauté").

- Projet reconstruction d'école, heureusement abandonné suite à l'action lucide des services de l’État, et nous l’espérons ramené à une solution plus raisonnable. Errance pharaonique qui a cependant retardé de plus de deux ans la résolution du problème et laisse une ardoise de 60000 € en annulation du contrat de maîtrise d’œuvre faisant suite à un concours d'architectes et à une étude préliminaire d'un Bureau d’étude Technique Économiste de la Construction. On peut d'ailleurs constater qu'il n'est aucunement fait mention de ce fiasco dans la gazette du Maire. Vous avez dit "Vérité" ?

- Les logements sociaux n'ont pas vocation à s'autofinancer totalement, sinon ce n'est pas vraiment du social (voilà donc où se loge la "Bonté"). On peut en être d'accord, sauf que la neutralité financière pour la commune avait été avancée au moment de leur réalisation (La "Vérité" était-elle déjà de mise à l'époque ?).
A cela il faut ajouter que le coût prohibitif de cette opération a augmenté considérablement ce déséquilibre et que le montant des emprunts contractés à cette occasion constitue la majeure partie de la charge financière de la commune. Ce qui oblitère sa capacité à emprunter à nouveau pour d'autres opérations indispensables.

Au sujet de l'assainissement, on ne peut certainement pas parler de "Beauté", mais la "Vérité" y trouve-t-elle son compte ?

Je cite la gazette:
« Il nous semble utile de préciser que la mise en conformité des installations d’assainissement non collectives, environ 80% des 88 installations concernées, est de l’ordre de 600 à 700 000€. »

Si je me souviens bien de mes cours de primaire 80% de 88 fait à peu près 70 et 700 000 € pour 70 installations cela fait 10 000 € par installation.
Or, dans l'étude visant à choisir la solution la plus économique pour réaliser l'assainissement, la base de calcul par installation individuelle était de 18 900 € avec un coût total de 1 795 500 € (Voir § 1.61. du rapport d’enquête sur le zonage d'assainissement sur le site de la mairie). Soit plus d'1 M€ de plus que ce qui est dit aujourd'hui.  De quoi évidemment faire pencher la balance du côté de la solution d'assainissement collectif.

Monsieur le Maire cite Einstein mais semble décidément fâché avec l’arithmétique la plus élémentaire et manipule les chiffres pour justifier ses choix. Comme cela marche, il nous a refait le coup pour justifier son choix de reconstruction de l'école (voir ce sujet). Finalement, c'est peut-être cela « La Relativité », mais ce n'est certainement pas la "Vérité".

Le hameau de La Brosse est maintenant assaini par une station qui se trouve à plusieurs dizaines de km. Ses habitants bénéficient des « bienfaits » de l’assainissement collectif sans subir les nuisances de l'équipement. Cependant, les deux expériences catastrophiques de stations installées dans le hameau ne sont pas pour nous rassurer de voir s'implanter un équipement bien plus important à proximité directe de certaines habitations du Bourg. Les vestiges de ces échecs perdurent et coûteront encore à la commune pour les démanteler.

Pour la STEP de Launay, il est réaffirmé le respect « au mieux » d'une distance minimale de 100 m par rapport aux habitations. Notez, par deux fois, les précautions oratoires sur le fait que cette distance n'est plus une contrainte légale, pour bien souligner la grande « bonté » dont la municipalité fait preuve envers les riverains. Cette limite tangible de distance a été remplacée dans les règlements par toute une liste de contraintes de rejets et de nuisances auxquelles la station doit satisfaire. On peut légitimement se poser des questions sur le respect de ces normes quand on voit la manière dont est gérée la station du Mesnil Saint Denis, qui pollue régulièrement le Rhodon. Heureusement celle-ci se situe à bonne distance des habitations, ce qui ne sera pas le cas ici.

Par ailleurs, je serais bien surpris que le Centre de Port Royal ait réalisé un investissement d'assainissement privé de 145 Équivalent Habitant (EH), pour le voir démantelé dans un délai inférieur à 10 ans, alors que la durée de vie d'un tel équipement est au moins deux fois supérieure.

Enfin, on nous  rappelle que le système d'assainissement du Clos de Launay doit être remis aux normes. C'est évident et cela aurait dû être fait bien avant. On ne parle là que d'une quinzaine d'habitations, comme pour les autres installations non conformes, il y a d'autres moyens de la mettre en conformité. Citer ce cas particulier pour justifier l'implantation d'une STEP de 700 EH à proximité est une mystification.

Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire. Compléments d'information dans notre note papier à suivre.